Cavalier professionnel : Un métier aux multiples facettes

Gros plan sur un cavalier professionnel sur son cheval

Devenir cavalier professionnel, c’est le rêve de nombreux passionnés des chevaux. Mais derrière ce terme générique se cache une multitude de métiers, du groom au cavalier de haut niveau, en passant par le cavalier de spectacle et le jockey. Quelle que soit sa spécialité, cet expert en équidé et en équitation vit au rythme des soins, entraînements et événements (compétitions, courses, représentations, etc.) et n’est pas à la portée de tous. Plongez dans cet univers fascinant et découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur le sujet dans cet article !

Présentation du métier de cavalier professionnel

Un métier pour ceux qui aiment les chevaux

En vrai passionné, le cavalier professionnel travaille quotidiennement avec les chevaux de son écurie. Concrètement, il va monter 4 à 5 chevaux chaque jour, les entraînant selon les consignes données par l’instructeur afin qu’ils progressent et rivalisent de performances en compétition ou en courses. Mais pas que… !

Son rôle ne se limite pas à l’équitation pure et dure. Il doit également veiller au bien-être physique et mental des équidés qu’il a sous sa responsabilité et cela passe par :

  • la distribution de foin et de granulés ;
  • l’entretien des box et des écuries (aires de pansage, etc.) ;
  • les soins quotidiens aux chevaux (toilettage, tonte, etc.) ;
  • l’entretien du matériel de sellerie.

Un vrai « homme de cheval » !

Les 5 spécialités du cavalier professionnel

Le métier de cavalier professionnel est très diversifié et peut inclure des tâches différentes suivant sa spécialité. On en dénombre généralement 5, mais les frontières sont poreuses et il n’est pas rare qu’elles soient exercées simultanément et/ou tour à tour.

Ainsi, le cavalier professionnel peut être :

  • Cavalier soigneur : il est spécialisé dans les soins courants aux chevaux et veille en priorité sur leur santé physique et mentale. Litière, pansage, sorties à pied, mises au paddock, tour au marcheur… il se concentre pour faire de l’équidé un véritable athlète bien dans ses sabots et sa tête !
  • Cavalier maison : il est là pour entraîner les chevaux durant l’absence du cavalier principal. On peut donc dire qu’il est son bras droit et qu’il prend le relai quand celui-ci est à l’extérieur. Généralement, à ce « poste », le cavalier maison ne sort pas en compétition. C’est souvent ici que l’on retrouve les jeunes apprentis qui souhaitent évoluer vers le statut de cavalier de jeunes chevaux ou de haut niveau (deux autres spécialités que nous verrons un peu plus bas), mais aussi des cavaliers « retraités » qui ne veulent plus partir en concours.
  • Cavalier jeunes chevaux : débourrer, entraîner et valoriser les jeunes chevaux, voici les objectifs de ce professionnel. Il se charge également des soins et de l’entretien des équidés (comme tout cavalier qui se respecte) et des démarches administratives liées aux compétitions et l’organisation des déplacements pour concours et/ou ventes. En plus de ses compétences purement équestres, il est doté d’un excellent sens du contact et de la négociation commerciale.
  • Cavalier de concours : comme son nom l’indique, il a pour but de participer aux compétitions afin de décrocher un maximum de gains. À cela se rajoute un autre pan : la commercialisation des chevaux (qu’il a mené vers le haut du podium), car il touche des commissions sur leur vente.
  • Cavalier de haut niveau : présent dans les épreuves les plus prestigieuses (minimum Pro 1 et jusqu’à l’international), il se focalise sur les concours. Plus qu’un cavalier, c’est aussi un véritable chef d’entreprise puisque la majorité de ces compétiteurs d’exception possèdent leurs propres écuries, commercialisent des chevaux et s’entourent donc d’autres cavaliers professionnels (maison et jeunes chevaux).

Les variantes du métier de cavalier professionnel

Jockey

Qui dit jockey, dit courses hippiques. Eh oui ! ce professionnel du cheval se spécialise dans les courses de galop sur le plat ou à l’obstacle dans les hippodromes pour le compte d’un propriétaire. C’est donc un véritable sportif et son ambition est simple : il faut gagner !

Bon à savoir : le métier de jockey touche aussi, mais plus rarement, au domaine du trot. C’est la discipline de la course de trot monté. Cependant, c’est une variante où l’on retrouve plus de drivers (que nous verrons juste après) que de jockey.

Dans l’univers des jockeys, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. Seulement 2 % à 5 % des apprentis auront un jour la chance d’exercer leurs passions sur les circuits. D’autre part, le rythme de vie est particulièrement exigeant et n’est pas fait pour tous : les déplacements sont nombreux, parfois quotidiens. Quant aux week-ends et aux jours fériés, il n’existe plus dans le monde hippique : tout dépend du calendrier des courses. La pression quant au physique (et notamment le poids) est également très importante.

Bon à savoir : le jockey n’a pas le droit d’être propriétaire des chevaux qu’il monte dans sa vie professionnelle. En outre, il doit être titulaire d’une licence pour pouvoir exercer.

Driver

Le driver est un cavalier professionnel qui… ne monte pas à cheval ! En effet, il réalise exclusivement des courses dans un sulky, une espèce de petit chariot sur deux roues que l’on accroche à quelques centimètres de l’arrière-main du cheval. Le Graal en la matière : remporter le Prix d’Amérique qui sacre le trotteur le plus rapide de l’année !

Même si les conditions de vie et de travail sont aussi difficiles que celles du jockey, les critères de poids ou de taille sont moindres, ce qui peut être un soulagement pour certains passionnés de chevaux.

Bon à savoir : lors d’une seule et même journée de course, le driver peut « monter » plusieurs chevaux. Mais dans tous les cas, il possède une licence et n’est pas propriétaire des chevaux qu’il mène.

Cavalier de spectacle

Véritable artiste équestre, le cavalier de spectacle met en scène un ou plusieurs chevaux, à pied ou monté. Difficile de décrire plus en avant ce professionnel, car chaque troupe a sa propre identité et approche créatrice.

En revanche, ce qui ne change (presque) pas, c’est le statut : contrairement aux autres cavaliers professionnels, le cavalier de spectacle est intermittent du spectacle. Et du fait de leurs revenus (très) aléatoires, la plupart combinent leur activité avec une autre (dans le secteur équestre ou pas). Eh oui ! si le métier est saisonnier, les charges financières destinées à l’entretien des chevaux et des infrastructures sont, quant à elles, bien annuelles et il faut aussi compter les frais liés aux déplacements pour se rendre sur les lieux des représentations.

Les formations pour devenir cavalier professionnel

Le statut de cavalier professionnel n’est pas défini légalement. Résultat : aucun diplôme n’est requis pour exercer ce métier. En revanche, ce qui est chaudement recommandé, c’est de commencer l’équitation très jeune, idéalement dès 12 ou 13 ans, et de pratiquer régulièrement afin d’avoir un excellent niveau de monte. Une assurance responsabilité civile est donc tout indiquée pour se protéger des aléas.

À l’heure actuelle, et c’est bien dommage, peu de collèges publics offrent des programmes sport-étude en équitation. Une solution à envisager : les études par correspondance qui permettent de cumuler heures d’équitation et heures de cours magistraux. À ce propos, ne faites pas l’impasse sur l’apprentissage des langues étrangères : elles seront primordiales pour une carrière internationale !

Passé le collège, deux formations sont conseillées pour s’initier aux activités de cavalier professionnel : le Bac professionnel Conduite et Gestion des Entreprises Hippiques (CGEH) ou le Bac professionnel Conduite et Gestion de l’Entreprise Agricole. Dans le même temps, il sera indispensable de continuer l’équitation et décrocher le galop 7 décerné par la FFE, un incontournable pour n’importe quel passionné de cheval qui veut en faire son métier.

Bon à savoir : il n’est pas obligatoire d’être propriétaire pour devenir cavalier professionnel. Mais si c’est le cas, une assurance cheval est alors essentielle !

Et quid du Certificat de Spécialisation Éducation et Travail du Jeune Équidé (CS ETJE) ? Mis sur pied par le ministère de l’Agriculture en 2001, les retours avec le recul des années sont nuancés. En effet, s’il était important de professionnaliser le métier de cavalier grâce à la création d’une certification officielle, il n’en reste pas moins que les recruteurs pointent du doigt la faiblesse du niveau équestre de nombreux candidats. C’est d’ailleurs pour cette raison que de certaines écuries de haut niveau proposent leurs propres formations privées. La plus prisée ? L’École Supérieure du Cheval et de l’Équitation du Pin (61) qui délivre le titre de Cavalier préparateur du jeune cheval de sport en épreuve d’élevage.

Plus spécifiquement, pour devenir être jockey ou driver, il faut intégrer une écurie de concours hippique. Il est aussi possible de se former à l’AFASEC (Association de Formation et d’Action Sociale des Écuries de Courses) dès 16 ans.

Pour devenir cavalier de spectacle, la formation à l’Académie du Spectacle Équestre de Bartabas à Versailles est le must.

Enfin, pour devenir moniteur d’équitation, il faut décrocher le DEJEPS Sports équestres ou avoir réussi le CS ETJE (Certificat de Spécialisation Éducation et Travail des Jeunes Équidés).

Les qualités requises pour devenir cavalier professionnel

Pour devenir cavalier professionnel, il va sans dire qu’il faut… un excellent niveau d’équitation. Mais au-delà du Galop 7, ce métier exige les mêmes qualités que celles des sportifs de haut niveau : une bonne condition physique, un mental solide, une motivation à toute épreuve, l’esprit de compétition et le désir de réussir.

Un excellent sens du contact (avec les humains !) est aussi très important, tant pour les enseignants qui partagent leur passion aux plus (et moins) jeunes que pour les jockeys qui doivent attirer et fidéliser des sponsors. La maîtrise de l’anglais est fortement conseillée pour celles et ceux qui visent l’international, tout comme le permis poids lourd qui permet de conduire camions et vans.

Enfin, et parce qu’il implique des horaires irréguliers et difficiles, le métier de cavalier professionnel exige d’être très passionné et prêt à ne pas compter les heures.

La rémunération d’un cavalier professionnel

Les métiers du cheval ne sont pas foncièrement très bien payés : la passion avant tout ! Généralement, le salaire d’un cavalier professionnel tourne entre 1 600 € et 2 000 € brut mensuel suivant les conventions collectives. À cela peuvent s’ajouter des primes, dont la prime d’écurie (qui représente environ 1 % des gains réalisés) et les diverses commissions pour celles et ceux qui se lancent (et réussissent) dans la commercialisation d’équidés de haut niveau.

Les évolutions de carrière d’un cavalier professionnel

Coach équestre

Après une carrière dédiée à la compétition, bon nombre de cavaliers professionnels ont pu développer des compétences techniques très pointues dans de nombreux domaines équestres (structure efficace des entraînements, bien sûr, mais aussi gestion des diverses maladies ou troubles des équidés). Et quoi de mieux que le coaching pour transmettre tout ce savoir-faire ? Bien évidemment, si ce n’est pas déjà fait, il faudra tout de même passer un DEJEPS Sports équestres ou le CS ETJE.

Responsable d’écurie

Le responsable d’écurie a, comme son nom l’indique, la responsabilité d’un cheptel de chevaux dont il assure les soins, l’entraînement et les sorties. Bon nombre de cavaliers professionnels, de par leur expérience avec les équidés et leurs connaissances, choisissent d’intégrer des écuries de prestige afin de cumuler leur emploi avec d’autres missions.

Groom équestre

Un groom travaille généralement dans les écuries de compétition et assure un rôle essentiel dans le bien-être et la préparation des chevaux. En effet, il est chargé de leur entretien au quotidien (pansage, toilettage, etc.), de celui du matériel, mais a aussi de nombreuses tâches lors d’événements puisqu’il assiste les cavaliers de concours. Il va ainsi s’occuper de toute la logistique du transport, de l’embarquement des équidés, de leur échauffement et du retour au calme avant et après compétition… Un vrai second !

Cavalier d’entrainement

Si on peut facilement le confondre avec le cavalier maison, le cavalier d’entraînement n’a pas tout à fait les mêmes missions. Ainsi, alors que le cavalier maison s’occupe des chevaux de manière plus générale et travaille essentiellement des montures pour du loisir, le cavalier d’entraînement, lui, ne travaille que dans les écuries de compétition et, en toute logique, ne gère que des équidés destinés à la compétition. Son rôle est vraiment axé sur la performance des chevaux, même s’il suit les consignes de l’entraîneur.