La photosensibilisation chez le cheval : quand le soleil devient dangereux

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La photosensibilisation chez le cheval : quand le soleil devient dangereux

La peau de son museau et de ses oreilles est toute rouge et enflée. Des croûtes et même des cloques remplies de pus ont fait leur apparition avec l’arrivée des beaux jours. Et si c’était une photodermatose ? Cela ressemble à un coup de soleil, mais ne vous y trompez pas ! En réalité, il s’agit d’une affection cutanée due à l’ingestion ou au contact avec un agent phototoxique (plantes, produits chimiques, etc.) qui réagit aux UV ou à un dysfonctionnement du foie. Dans cet article, nous vous expliquons tout : quels sont les symptômes de la photosensibilisation chez le cheval ? Comment la soigner ? Et surtout, comment l’éviter ? Bonne lecture, et sortez les masques anti-UV !

Qu’est-ce que la photosensibilisation chez le cheval ?

Quelle est la définition de la photosensibilisation équine ?

La photosensibilisation chez le cheval est aussi appelée photodermatose du cheval : une affection de peau (= dermatose) due à la lumière (= photos). Si cela peut vaguement faire penser à un coup de soleil, ce n’en est pas un ! C’est bien plus grave, et surtout, bien plus douloureux pour les équidés.

La photosensibilisation est classée en deux catégories selon ce qui provoque cette réaction cutanée :

  • La photosensibilité primaire : elle est due à un agent phototoxique (des plantes comme le millepertuis ou le sarrasin ou un produit chimique toxique comme certains sprays anti-mouches ou des pesticides).
  • La photosensibilité secondaire : son origine est hépatique. Le foie du cheval ne fonctionne pas correctement et ne parvient pas à éliminer des agents phototoxiques.

Bon à savoir : la photosensibilisation équine n’est pas contagieuse en soi, mais s’il s’agit d’une photosensibilité primaire (= avec une plante pathogène par exemple), il est possible que plusieurs chevaux dudit pré en soient touchés puisqu’ils l’auraient aussi ingéré.

Quelles sont les causes (plantes, médicaments, pigments) ?

La photosensibilité primaire se caractérise par l’ingestion ou le contact d’un agent phototoxique. Du côté des plantes, nous retrouvons :

  • le millepertuis ;
  • le sarrasin ;
  • l’ammi commun ou ammi élevé ;
  • les plantes du genre Cymopterus ;
  • certaines variétés de trèfle.

Certains produits chimiques sont aussi responsables de photosensibilisation chez le cheval comme :

  • certains sprays anti-mouches ;
  • certains produits pour le pelage ;
  • les engrais phosphorés ;
  • les pesticides de la famille des pentachlorophénols ;
  • le brai de goudron de houille ;
  • les produits de préservation du bois ;
  • certains médicaments (tétracycline, tranquillisants à base de phénothiazine) ;
  • les aliments moisis (qui contiennent de l’aflatoxine B).

Bon à savoir : des études ont découvert récemment un lien entre la photodermatose chez le cheval et l’allergie au gluten. D’autres travaux doivent toutefois être menés pour corroder cette conclusion.

La photosensibilisation secondaire, quant à elle, est due à un dysfonctionnement du foie de l’équidé. Pour rappel, cet organe décompose les substances toxiques présentes dans l’organisme : c’est l’allié détox du corps. Dans le cadre de la photodermatose, le foie ne joue plus son rôle. Ce peut être le cas lorsque le cheval est atteint d’une maladie chronique ou aigüe du foie comme une hépatite, une cholangiohépatite ou encore la maladie de Thelier.

Quels sont les mécanismes biologiques impliqués ?

Les chevaux qui ont la photodermatose réagissent mal au soleil. En cause, la présence d’agents photodynamiques (= qui réagissent avec la lumière du soleil) dans leur peau. Ces derniers sont activés par les UV et entraînent des réactions chimiques qui abîment les cellules de l’épiderme. Cela provoque une irritation grave avec rougeurs, croûtes, démangeaisons et douleurs.

Et où trouve-t-on ces agents photodynamiques ? Dans certains végétaux et champignons, mais aussi dans les bactéries et les produits chimiques… Bref, tout ce que nous avons vu plus haut !

Quels sont les symptômes de la photosensibilisation ?

Quelles zones du cheval sont les plus touchées ?

Les zones claires et peu poilues exposées au soleil (comme le bout du nez, les oreilles, les paupières et les lèvres) sont les plus sujettes aux réactions cutanées liées à la photosensibilisation. Pour les chevaux à la robe claire (blanche, palomino, pie, etc.), c’est même l’ensemble du corps qui peut être touché, y compris la queue, la couronne, les balzanes ou encore la vulve.

La raison ? Les poils ne sont pas là pour faire rempart aux UV et ces derniers viennent stimuler les fameux agents photodynamiques responsables de la photodermatose. Résultat : des rougeurs, des lésions, des plaies qui coulent, des croûtes apparaissent sur la peau. Dans les cas les plus graves, cela peut même aller jusqu’à la nécrose.

Comment reconnaître une réaction cutanée précoce ?

Les symptômes de la photodermatose chez le cheval se manifestent très tôt : dans les heures qui suivent l’exposition au soleil. Et ils se repèrent relativement facilement pour les propriétaires qui prennent le soin d’examiner leur compagnon :

  • dépilation sur certaines parties du corps ;
  • photophobie (= le cheval est gêné par la lumière et recherche l’ombre à tout prix) ;
  • grattage et frottement (surtout de la face = oreilles, paupières et museau) ;
  • rougeur de la peau ;
  • peau enflée, voire œdème ;
  • lésions, urticaire, squames (= comme lorsque l’on pèle après un coup de soleil !) ;
  • cloques avec pus ;
  • croûtes.

Les chevaux gardés en box pendant la journée et peu exposés aux UV peuvent aussi être victime de photodermatose. Mais dans ces cas-là, on ne remarquera que des symptômes légers, le plus significatif étant l’œdème de la peau.

Bon à savoir : certains signes de photodermatose peuvent se manifester plusieurs semaines après l’exposition au soleil.

Quels signes doivent alerter immédiatement le propriétaire ?

Le symptôme de la photodermatose qui doit vous interpeller est sans conteste l’apparition de cloques et/ou de croûtes sur le museau, les oreilles et les paturons. N’hésitez pas non plus à regarder si la peau a rougi ou gonflé à l’intérieur des cuisses, au niveau de l’anus, de la vulve et des mamelles. Il est même possible que ce soit (très) sensible au toucher pour votre animal.

Un doute ? Les symptômes de la photosensibilisation chez le cheval s’atténuent en quelques heures si l’individu est rapidement mis à l’ombre.

En revanche, s’il est resté longtemps au soleil, les lésions cutanées peuvent former des croûtes noirâtres, et d’autres signes cliniques plus globaux apparaissent alors comme de la fièvre, une perte d’appétit et des troubles nerveux graves pouvant allant jusqu’au coma.

Quels traitements et soins pour un cheval atteint ?

Quels soins locaux apaisent les lésions ?

Dès le moment où vous apercevez des rougeurs, des cloques ou des croûtes sur votre cheval, vous devez impérativement le protéger des UV du soleil. L’idéal est bien évidemment de l’installer dans un box, mais si ce n’est pas possible, un coin à l’ombre fera l’affaire. Le but est de désamorcer le mécanisme de la photosensibilisation.

Ensuite, vous pouvez nettoyer délicatement la zone touchée avec de l’eau fraîche (et non froide surtout pas glacée et encore moins chaude) et un savon doux. Séchez bien avec une serviette propre. Ce petit rituel devra être renouvelé quotidiennement jusqu’à ce que les signes de photosensibilisation disparaissent.

Il existe des crèmes et des lotions apaisantes spéciales cheval, cependant, prenez garde ! Ne les appliquez JAMAIS si votre compagnon est encore en contact avec le soleil, y compris s’il s’agit de crèmes anti-brûlures ! En effet, cela ferait l’effet inverse : un effet « loupe » qui accentuerait la puissance des ultraviolets et, par extension, les dommages cutanés. Attention également à certains produits à base de millepertuis et/ou d’arnica qui contiennent… des agents photosensibilisants et donc aggravants !

Bon à savoir : les crèmes solaires peuvent être utiles si vous ne pouvez pas mettre votre cheval à l’ombre.

Si les lésions sont importantes, des crèmes antibiotiques ou à base de corticoïdes seront prescrites par votre vétérinaire.

Quand faut-il consulter un vétérinaire ?

Plus la photodermatose est prise tôt, plus il est facile et rapide de la guérir (et d’éviter cicatrices et lésions permanentes). Aussi, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire dès que vous repérez des plaques de peau rougeâtre et enflée, avec ou sans cloques !

De son côté, pour poser son diagnostic, le vétérinaire va examiner la peau de votre cheval, mais également prêter une attention toute particulière à son environnement, et notamment aux pâturages et au foin, à la recherche d’agents photosensibilisants.

Bon à savoir : si vous avez récemment appliqué des produits sur la peau ou le pelage de votre cheval (sprays anti-mouches, shampooing, etc.), informez-en votre vétérinaire et présentez-lui l’emballage pour qu’il prenne connaissance des ingrédients contenus à l’intérieur.

Afin d’exclure d’autres affections cutanées qui ressemblent à la photosensibilisation comme la dermite de contact, la gale de boue ou la dermatophilose, le vétérinaire peut effectuer des tests tels que :

  • Une biopsie de la peau afin d’écarter les infections bactériennes.
  • Une analyse biochimique sanguine pour vérifier que le foie fonctionne correctement et éliminer ainsi la photosensibilité secondaire.
  • Une biopsie du foie, plus rare, et uniquement indiquée pour confirmer une maladie du foie.

Quelles solutions naturelles ou médicales existent ?

Pour soigner la photosensibilisation chez le cheval, il faut à la fois s’occuper de la peau abîmée et traiter la cause de l’affection.

Pour ce faire, en premier lieu, gardez votre compagnon à l’ombre ou au box pendant la journée afin de minimiser l’exposition aux UV. Le soir et la nuit, il pourra à nouveau sortir pour se défouler et retrouver ses copains de pré.

En second temps, vous devez trouver et surtout, supprimer la source du problème en vérifiant la présence des plantes toxiques dans le pâturage ou dans le fourrage, et en les arrachant. Pour limiter tout risque, vous pouvez donner du foin sec, sans légumineuses.

Passons à présent aux soins. Pour éviter toute surinfection des lésions cutanées, vous devrez procéder à un nettoyage doux des plaies. Pensez aussi aux crèmes cicatrisantes et apaisantes que nous avons évoquées plus haut. Le but est de garder la plaie la plus propre possible. Réfléchissez également à une solution contre les mouches et autres insectes volants : ces derniers adorent tout particulièrement pondre des œufs dans les tissus nécrosés.

Au niveau des soins médicaux, le vétérinaire pourra prescrire des anti-inflammatoires (AINS) pour calmer la douleur et l’inflammation, voire des corticostéroïdes et/ou des antibiotiques si nécessaire.

Bon à savoir : si votre cheval souffre d’une photosensibilité secondaire, il devra prendre un traitement à vie.

Comment prévenir la photosensibilisation chez le cheval ?

Quelles mesures adopter lors des fortes expositions au soleil ?

Au plus fort de l’été (et même au printemps dans certaines régions de France), protégez votre compagnon des dangers des UV ! Et cela passe par des habitudes faciles à mettre en place :

  • Gardez les chevaux à la peau « fragile » à l’intérieur durant la journée.
  • Privilégiez les sorties tôt le matin (avant 9 h) ou tard le soir (après 19 h), voire la nuit !
  • Installez un abri dans les prés.
  • Appliquez de la crème solaire pour équidés plusieurs fois par jour sur les zones à risque (la face notamment).
  • Vérifiez qu’aucune plante photosensibilisante n’est présente dans les pâturages.
  • Prêtez une attention toute particulière à la composition des produits que vous mettez sur votre cheval (surtout s’il y a des huiles essentielles qui sont, pour la plupart, photosensibilisantes).
  • Utilisez couverture et masque si nécessaire (nous en parlerons plus en détail un peu plus loin).

Faut-il adapter l’alimentation pour limiter les risques ?

Parmi les solutions naturelles pour traiter la photosensibilisation chez le cheval, il y a l’alimentation et l’hydratation. Concernant cette dernière, c’est évidemment, mais rappelons tout de même que votre équidé doit toujours avoir un accès à de l’eau propre et fraîche pour se désaltérer.

Concernant l’alimentation, en cas de photosensibilisation primaire, de bons apports en antioxydants (vitamine E, sélénium, zinc, oméga-3) soutiennent le tissu cutané et limitent les réactions face aux UV. Il existe des compléments spécifiques. Vous pouvez aussi miser sur l’extrait de chardon-marie qui contient de la silymarine ou encore l’artichaut.

En cas de photosensibilisation secondaire, la nourriture vient plutôt soulager le foie. Out donc les aliments riches (comme l’herbe et la très grande majorité des céréales) et préférez le foin (de bonne qualité) comme base pour votre cheval malade. Bien évidemment, si un fourrage vous parait suspect (présence de moisissures ou de plantes photosensibilisantes), jetez-le !

Quels équipements (masques, couvertures) sont efficaces ?

Les masques anti-UV sont particulièrement utiles, puisqu’ils bloquent tout le mécanisme de la photosensibilisation. Sans UV, pas de photodermatose ! Privilégiez toutefois un modèle intégral qui couvre toute la face, les oreilles et les naseaux de votre cheval. Pensez aussi à vérifier que le taux de filtration UV est élevé (pas moins de 70 %, l’idéal étant 90 %).

Du côté des couvertures, il en existe des anti-UV, très légères et respirantes, qui protègent le dos et les flancs. Elles sont particulièrement recommandées pour les chevaux à robe claire. Pour compléter, vous pouvez y ajouter un couvre-encolure afin d’empêcher les rayons du soleil d’atteindre l’encolure de votre compagnon.

L’idéal ? Le masque anti-UV + la couverture légère anti-UV + la crème solaire !

Bon à savoir : l’équipement doit être certifié anti-UV. La mention « anti-mouches » ne suffit pas ! Et bien sûr, contrôlez régulièrement la peau de votre cheval sous les protections pour éviter toute macération.

Pourquoi souscrire une assurance santé cheval avec Equidassur ?

Entre les consultations, les analyses nécessaires et les traitements, les frais liés aux maladies cutanées comme la photosensibilisation peuvent s’envoler. D’où l’importance d’avoir une bonne assurance cheval santé dermatologique !

Quels frais vétérinaires peuvent être pris en charge ?

Avec EquidAssur, vous êtes couvert sur :

  • les consultations vétérinaires (honoraires et frais de déplacement) ;
  • les examens sur prescription vétérinaire (analyses en laboratoire, radiographies, biopsies, etc.) ;
  • les traitements médicaux (médicaments prescrits, pansements, pommades, etc.) ;
  • la chirurgie (dans certains cas très spécifiques) ;
  • etc.

Bon à savoir : suivant la formule que vous avez souscrite, votre franchise sera plus ou moins élevée. Pensez également au délai de carence !

 

Si votre compagnon souffre de photodermatose, le soutien d’une assurance cheval comme Equidassur vous sera d’une grande aide :

  • Un diagnostic rapide sans angoisser sur les sommes à débourser : que ce soit la prise en charge des consultations, les analyses de sang ou les biopsies, vous êtes couvert et serez remboursé des frais avancés (hors franchise et selon formule souscrite).
  • Des traitements répétés qui ne font pas mal au portemonnaie : les affections cutanées comme la photosensibilisation nécessitent souvent des soins constants sur plusieurs jours ou semaines (pansements, crèmes, shampooings, etc.). Mis bout à bout, les frais grimpent vite, mais sont soutenables avec une assurance.
  • L’assistance d’experts : Equidassur est une assurance spécialisée. Son équipe s’y connait en matière de chevaux, chaque conseiller pourra donc comprendre vos problématiques (et vos inquiétudes !) et vous accompagner au mieux.

Comment Equidassur accompagne face aux maladies cutanées ?

Avec Equidassur, les soins liés aux affections cutanées comme la photosensibilisation peuvent être pris en charge lorsqu’ils font l’objet d’une prescription vétérinaire.
Cela inclut notamment :

  • les crèmes, pommades et shampooings à visée médicale, prescrits par le vétérinaire ;

  • les médicaments et traitements locaux ou oraux ;

  • les soins de plaies, pansements et visites de contrôle.

En revanche, les produits dits “de confort” (cosmétiques, soins de bien-être, lotions ou shampooings non prescrits) ne sont pas remboursés, car ils ne relèvent pas d’un acte thérapeutique vétérinaire.

Quels avantages à protéger son cheval avec une assurance spécialisée ?

Souscrire une assurance cheval, c’est le must de tout propriétaire :

  • Spécialisation équine : les différentes formules sont spécifiquement conçues pour les chevaux et, par conséquent, parfaitement adaptées aux pathologies caractéristiques des équidés, contrairement aux assurances plus généralistes (« animal de compagnie » par exemple).
  • Flexibilité des formules : chez Equidassur, selon votre budget, mais aussi vos besoins et la valeur de votre cheval, vous avez le choix entre 5 niveaux de protection (les Formules « PAS », « GALOP », « GRAND GALOP », etc.).
  • Plafonds par sinistre, pas par année : cela évite d’atteindre un plafond annuel rapidement si plusieurs petites interventions ou soins répétés sont nécessaires.
  • Réponse et remboursement rapides : quand un accident survient ou quand votre cheval souffre, vous n’avez pas de temps à perdre et surtout, vous avez besoin d’être rassuré financièrement parlant. Et c’est que promet Equidassur avec des remboursements sous 2 semaines après réception des justificatifs.

Alors, n’hésitez plus et contactez un de nos experts pour obtenir votre tarif !

 

Sources :

Yeruham, I. et al. An apparently gluten-induced photosensitivity in horses. Vet. hum. toxicol. 1999.