Le poulain est, dans la plupart des élevages, séparé artificiellement de sa mère. Et si cette pratique était une mauvaise habitude pour le jeune cheval ? Cette séparation peut être perçue violemment par le nouveau-né. Découvrons quels sont les effets négatifs du sevrage du poulain et les conseils pour y remédier.
Le sevrage du poulain peut être traumatisant
Du côté de la jument ou de son petit, le sevrage est une source de stress. Ils sont souvent séparés à l’âge de 6 mois dans les élevages, voire plus tôt. Cette pratique est rarement préparée et ajoute beaucoup d’angoisses aux animaux. Un cheval sevré trop rapidement développera des tics (troubles involontaires compulsifs). En effet, il est courant de voir des poulains manger le bois du box une fois qu’ils ne sont plus avec leur mère. Ce sevrage est donc trop précoce et résulte d’habitudes et croyances en élevage, qui ne sont pas nécessairement bonnes pour la santé de nos équidés préférés. Malgré le fait que le petit arrête de téter à l’âge de la séparation, dans son milieu naturel, il reste avec sa mère jusqu’à sa maturité sexuelle.
Le sevrage du poulain à l’état sauvage
Dans son habitat naturel, le jeune cheval est sevré spontanément entre 9 et 11 mois. En général, c’est dû au fait que la jument attend un nouveau poulain. De plus, le petit ne se sépare pas directement de sa mère, il reste à ses côtés longtemps dans le troupeau.
Ils sont tous les deux très proches pendant des années (2 à 3 ans). Pour l’anecdote, un poulain d’1 an passe plus de la moitié de son temps à moins de 45 mètres de sa mère.
Réduire l’état de stress lors du sevrage artificiel
Les élevages ne peuvent pas se permettre d’attendre 3 années pour la séparation du poulain et de sa mère, pour des raisons principalement financières. Il existe cependant quelques techniques pour éviter l’état de stress. La première étape consiste à amener petit à petit le départ de la jument. Progressivement et quotidiennement, l’éloignement des deux équidés est effectué à travers des séparations de plus en plus longues. Laisser le poulain dans un pré à côté de celui de sa mère peut également être une bonne alternative pour l’habituer à être indépendant. Le stress est ainsi considérablement réduit et le jeune cheval peut continuer à voir sa mère sans être totalement désorienté par une séparation trop brutale.
L’angoisse que connaît le jeune équidé peut également diminuer si le sevrage se fait en groupe. Il s’agit de retirer petit à petit les mères du troupeau pour que les poulains interagissent entre eux et évitent les tics.
Concernant l’apprentissage du nouveau-né, il est plus facile en compagnie de sa mère. Travailler la jument en main, la doucher, lui faire un tour des lieux donne confiance jeune cheval et lui permet d’acquérir naturellement ces connaissances.