S’il y a bien un sujet qui fait peur et qu’on ne prend pas à la légère dans le milieu équin, c’est celui concernant les coliques de cheval. C’est en effet la première cause de mortalité de nos amis à quatre pattes… Et même si environ 75 % des cas arrivent à être soignés rapidement en étant pris à temps, force est de constater que le risque n’est pas anodin et qu’il est parfois difficile d’anticiper ce mal.
Le système digestif des chevaux est d’une incroyable longueur et complexité. Estomac minuscule, long intestin grêle et colon, un équilibre fragile qui peut vite donner lieu à des complications. Sans compter que le cheval possède un sphincter qui l’empêche de vomir. Conclusion : restez à l’écoute de votre cheval pour anticiper le pire !
Que faut-il donc faire en cas de colique de son cheval ?
La colique chez le cheval, c’est quoi exactement ?
Tout comme chez les humains, les coliques se manifestent par des douleurs abdominales de plus ou moins forte intensité, dues à un déséquilibre ou problème dans le système digestif. Il existe 3 grands types de causes des coliques :
→ Les coliques dues à l’obstruction : plus communément appelé le problème du « bouchon ». Une partie des aliments reste bloquée dans l’appareil digestif, donnant lieu à des douleurs.
→ Les coliques dues à un déséquilibre microbien : suite à l’ingestion de certains aliments, des particules solides ou du gaz et des acidités peuvent se former dans les différents organes, donnant lieu à des spasmes et douleurs.
→ Les coliques dues à un déplacement ou une distorsion des organes digestifs : le déplacement peut survenir suite à un bouchon, le poids de celui-ci déplaçant un organe dans une mauvaise partie du corps. Il arrive aussi que l’intestin grêle s’étrangle autour d’un autre organe, que l’estomac se déplace ou que le colon se torde et vrille sur lui-même. Dans ces cas-là, une intervention chirurgicale d’un vétérinaire est quasiment incontournable.
Découvrez pourquoi il est important de faire assurer son cheval.
Quels sont les symptômes des coliques du cheval
Il est primordial de bien observer son cheval pour anticiper les symptômes d’une colique et agir vite. Plusieurs signes avant-coureurs vous mettront sur la piste :
→ Quand la douleur est faible : le cheval perd un peu l’appétit, est de mauvaise humeur, regarde souvent ses flancs et se couche un peu plus longtemps que d’habitude.
→ Quand la douleur est moyenne : le cheval commence à gratter le sol avec ses pattes antérieures, se couche souvent et se tape parfois le ventre avec ses pattes postérieures. Il peut également faire du flehmen (ses lèvres supérieures se retroussent).
→ Quand la douleur est forte : le cheval se roule beaucoup, transpire fort et se laisse même parfois tomber par terre.
Que faire en cas de colique de son cheval ?
Une chose est sûre, il vous faut absolument contacter un vétérinaire, car seul lui pourra pronostiquer une colique et en identifier la cause de manière sûre. Celui-ci aura notamment recours à différents tests, comme la palpation transrectale, le sondage naso-gastrique pour effectuer des prélèvements, voire à une analyse sanguine ou une échographie.
Dans le cas d’un bouchon, le vétérinaire prescrira probablement des laxatifs ou administrera lui-même de l’huile de paraffine dans l’estomac du cheval, afin d’aider à la dissolution de celui-ci.
Il peut également administrer des anti-inflammatoires non-stéroïdiens ou des antispasmodiques, pour apaiser la douleur et faciliter le transit.
Dans le cas d’un déplacement ou d’une torsion, si les traitements médicaux ne sont pas jugés suffisamment efficaces, il faut parfois envisager une intervention chirurgicale. C’est le dernier élément choisi, car parfois, les interventions ne sont pas très bien supportées par les chevaux et peuvent entraîner des complications lors du rétablissement.
En attendant le vétérinaire et pour soulager votre cheval, restez près de lui et empêchez-le de se rouler par terre, car cela peut entraîner des déplacements et des torsions. Essayez de le faire marcher tranquillement pour soulager la douleur, et le laisser à jeun, tout en l’hydratant au maximum.
Comment limiter les risques de colique de son cheval ?
Même s’il n’est pas toujours possible de se prémunir du risque de colique chez le cheval, il y a tout de même des moyens de limiter les risques. Certaines causes, comme l’ennui, le manque d’activité, l’ingestion trop rapide d’aliments ou le stress, dû à un changement d’environnement par exemple, augmentent les chances de coliques.
Parmi les bonnes pratiques, nous vous conseillons de :
- Diversifiez sa nourriture avec du fourrage et des granulés, mais aussi et surtout de l’herbe. Car même s’ils sont complémentaires, la nourriture sèche favorise la surcharge de l’estomac.
- Fractionner les rations de nourriture, et de respecter des temps d’ingestion d’environ 5 h, pour ménager l’estomac de votre cheval.
- Toujours laisser de l’eau de qualité et en quantité près du cheval, pour qu’il s’hydrate régulièrement et non d’un coup, en grande quantité.
- Donner une activité régulière à votre compagnon, pour entretenir sa santé et limiter l’ennui.
- Préparer les changements de vie de votre cheval en douceur, comme les passages du pré au box, très stressant pour les chevaux.
- Faire des traitements de vermifugation de manière régulière.
- Entretenir la dentition de votre cheval, car ses bonnes dents sont à l’origine d’une bonne mastication, et donc d’une meilleure digestion.