Comme nous, le cheval est exposé quotidiennement à des toxines. Que ce soit dans son alimentation ou dans son environnement, elles sont partout ! Si son organisme possède des mécanismes naturels d’élimination via des organes dits émonctoires, il peut arriver qu’ils soient dépassés, entraînant fatigue, inconfort digestif ou baisse de performance. Le drainage est alors une solution pour soutenir le foie et les reins, et favoriser l’évacuation de ces déchets. Dans cet article, nous vous expliquons tout : quelle est la différence entre détox et drainage, d’où proviennent ces substances nocives et quels produits drainants et plantes utiliser ?
Qu’est-ce qu’un drainage ?
Reprenons un peu les bases de la biologie. Pour rester en bonne santé, le corps (que ce soit celui des chevaux ou le nôtre !) élimine naturellement toxines et substances toxiques par le biais des émonctoires. Poumons, intestin, peau… Il en existe plusieurs, mais les deux principaux sont le foie et les reins. Pour rappel, tout ce qui entre dans l’organisme passe par le foie : et ce dernier va métaboliser et expulser ce qui ne l’intéresse pas. Les reins, quant à eux, permettent d’évacuer une (grosse) partie des déchets via l’urine.
Cependant, il arrive que, de temps en temps, ces deux émonctoires soient « dépassés » et ne parviennent plus à jouer leur rôle correctement. Les toxines s’accumulent alors dans le corps et tout particulièrement dans le foie (mais aussi dans le système lymphatique), entraînant de nombreux troubles (fatigue importante, problème de digestion, douleurs muscula
ires, etc.). C’est là qu’intervient le drainage. Et pour cause, le drainage chez le cheval a pour objectif de stimuler les reins et le foie afin de les aider à éliminer les toxines et autres éléments toxiques.
Pourquoi drainer le foie de son cheval ?
Drainage ou détox chez le cheval, comment choisir ? Bon nombre de propriétaires ont du mal à faire la différence entre ces deux termes. Pourtant, leur intérêt n’est pas tout à fait le même. Explications.
La détox a pour but de purifier l’organisme en réduisant l’apport de toxines par le bia
is d’un changement d’alimentation. La nourriture rigoureusement sélectionnée permettra de faire le plein de bons nutriments tout en favorisant l’élimination des substances toxiques. Et cela passe souvent par une purge en bonne et due forme du foie (= l’organe responsable de la métabolisation et de l’élimination des éléments).
Le drainage, lui, est là pour stimuler les organes d’élimination (foie, reins, intestins, poumons, peau) afin de soutenir leur fonction d’évacuation des déchets et toxines accumulées. Généralement, on se focalise sur les reins puisque ce sont eux les principaux responsables de l’expulsion des déchets via les urines. Pour cela, on cherche à augmenter la quantité d’urine émise par le cheval : plus l’équidé boit, plus le sang est dilué (et les toxines perdent en concentration) et plus il est facile pour le rein de travailler. Cela peut paraitre contre-intuitif, mais plus l’animal urine, moins cela sollicite ses reins ! Le drainage peut être réalisé par des plantes drainantes, des massages lymphatiques ou encore une alimentation adaptée… mais ça, on en parle un peu plus tard dans cet article !
En bref, la détox permet de faire le grand nettoyage des toxines et le drainage est là pour faciliter l’élimination desdites toxines. L’idéal serait donc de faire en premier lieu une cure détox, puis de passer au drainage.
D’où proviennent les toxines chez le cheval ?
Limiter les toxines chez le cheval est envisageable, mais délicat, car il y en a partout ou presque…
Commençons du côté de l’alimentation. En théorie, le corps des équidés fonctionne parfaitement bien sans aucune aide humaine : avant d’être domestiqué, le cheval était capable de choisir les plantes à déguster selon ses besoins physiologiques du moment. Malheureusement, aujourd’hui, la plupart n’ont plus cette possibilité. Les chevaux sont souvent rationnés en foin et nourris avec des granulés plus ou moins intéressants d’un point de vue nutritionnel. Trop riche, trop sucrée, contaminée aux métaux lourds par le biais des engrais et pesticides utilisés sur le foin et les céréales, cette nourriture n’est clairement pas l’idéal.
Du côté vaccins (sans basculer antivax, car ils ont toute leur importance !), ceux-ci contiennent souvent du mercure, du formaldéhyde et de l’aluminium qui se retrouvent dans le sang. Il en va de même pour de nombreux médicaments (comme les antibiotiques), les vermifuges et les anti-moustiques qui sont difficiles à gérer pour le foie et les reins. Encore une fois, loin de nous l’idée de vous persuader d’arrêter toute vaccination ou traitement ! Cet attirail pharmaceutique est bien évidemment indispensable à la bonne santé de votre cheval.
Passons à l’environnement de votre compagnon. Ici aussi, les toxines sont plus nombreuses qu’il n’y parait : dans le plastique des abreuvoirs et des mangeoires (surtout ceux en plein soleil), dans l’air et l’eau contaminés par les produits chimiques…
Votre cheval lui-même peut autodévelopper des toxines, notamment s’il est en surpoids (la graisse est considérée comme une toxine), s’il fait peu d’exercice (l’activité stimule l’organisme et aide à évacuer les éléments toxiques) ou s’il est stressé, anxieux ou abattu (le moral joue en rôle très important notamment au niveau digestif, et n’oublions pas que l’intestin est également un organe émonctoire !).
Enfin, terminons ce tour d’horizon avec les produits de toilettage qui peuvent contenir si vous n’y prenez pas garde des sulfates, des parabènes, des phtalates et des conservateurs qui sont directement absorbés par l’épiderme de votre compagnon tout propre.
Comment savoir si mon cheval a besoin d’un drainage ?
Alors, drainage ou pas drainage ? Pour savoir si votre cheval a besoin d’un coup de boost, repérez ces quelques signes :
- Ses sabots sont mous et poussent lentement.
- Il a les poils ternes et il mue moins bien.
- Sa peau est grasse et/ou présente des pellicules.
- Sa crinière et sa queue poussent doucement, voire pas du tout.
- Il semble fatigué et abattu.
- Il est moins performant en séance de travail et récupère moins vite.
- Il fait de l’anémie (= carence en fer).
- Ses muqueuses sont légèrement jaunies.
- Son nez coule.
- Il est en surpoids.
- Il a régulièrement des engorgements au niveau des membres postérieurs à cause d’un manque d’activité physique.
- Il souffre de douleurs chroniques et/ou de problèmes digestifs (coliques, diarrhées, etc.).
Quand faire un drainage ?
Généralement, le changement de saison, et tout particulièrement le printemps et l’automne, est l’occasion parfaite pour faire un drainage et aider votre compagnon à reprendre du poil de la bête !
Certaines situations bien spécifiques requièrent également votre intervention, comme :
- après un traitement médicamenteux (surtout s’il s’agit d’un protocole lourd ou qui a duré plusieurs semaines, voire mois) ;
- en période de convalescence après une maladie ;
- suite à certaines pathologies comme la myosite, l’insuffisance rénale ou une hépatite ;
- en cas de fourbure ou de boiterie ;
- lors d’un changement de mode de vie (après un déménagement par exemple) ;
- pendant un épisode de stress, d’anxiété ou même de dépression ;
- en cas de problèmes digestifs récurrents (coliques, diarrhées, ulcère de l’estomac, etc.) ;
- en cas d’allergies ou de blessures cutanées qui ont du mal à guérir.
Les produits à utiliser pour drainer son cheval
Avant tout, nous vous recommandons très chaudement de vous rapprocher de votre vétérinaire avant d’administrer n’importe quel produit à votre cheval. Et ce, d’autant plus s’il souffre de maladie chronique ou de pathologie lourde ! Les plantes, bien que naturelles, peuvent aussi être très dangereuses et entraîner des insuffisances hépatorénales ou diminuer les effets de certains médicaments.
Si le massage lymphatique est une technique qui a fait ses preuves pour drainer l’organisme de son cheval, la phytothérapie est la plus réputée et répandue. Utiliser des plantes permet d’opter pour un traitement sur une plus longue durée que les produits traditionnels, y compris en compétition (pas de risque de retour positif au test de dopage) et ce, sans ingérer de nouvelles toxines.
En tête de liste des plantes diurétiques et drainantes, on retiendra l’artichaut, le pissenlit, le chardon, le curcuma et le fenouil. Elles existent sous forme de compléments alimentaires, mais aussi en tisanes (bien moins pratiques). Dans tous les cas, vous devez rapidement constater des résultats chez votre compagnon. S’il n’en est rien au bout de quinze jours, c’est qu’il n’a pas besoin de drainage ou que les plantes sélectionnées ne sont pas les plus adéquates, d’où l’intérêt de consulter en aval son vétérinaire.