La maladie de Cushing chez le cheval : tout ce qu’il faut savoir

maladie cushing cheval

Votre cheval a du mal à perdre du poids ? Il souffre de fourbures récurrentes ? Il se peut que votre équidé soit atteint de la maladie de Cushing équine ou du syndrome métabolique équin. Connaissez-vous cette maladie ?

Dans cet article, nous vous aidons à mieux comprendre cette affection relativement courante, souvent mal comprise et déroutante. Nous vous parlerons des symptômes, du syndrome de cushing, de ses causes et des traitements à envisager pour cette maladie.

 

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Qu’est-ce que la maladie de Cushing et quels en sont les symptômes ?

 

Le syndrome Cushing

 

La maladie de Cushing équine, également connue sous le nom de dysfonctionnement de la Pars Pituitary Intermedia (PPID) est un trouble du système endocrinien (système hormonal) des chevaux.

Le syndrome de Cushing affecte le plus souvent les poneys, mais les chevaux de grandes races peuvent également être atteints. Cette pathologie est principalement observée chez les chevaux âgés de plus de 15 ans. Cependant, des cas ont été diagnostiqués chez des chevaux de l’âge de 7 ans.

 

La maladie de Cushing équine est due à une hypertrophie de la pars intermedia (partie centrale) de l’hypophyse.

L’hypophyse est une glande endocrinienne située à la base du cerveau. Elle produit une grande variété d’hormones. Cette hypertrophie entraîne une augmentation de la libération de plusieurs hormones, notamment l’ACTH (hormone adrénocorticotrope).

L’ACTH entraîne une augmentation de la production de cortisol, ce qui engendre la majorité des signes cliniques observés dans cette pathologie.

 

Les symptômes de cette maladie

 

De nombreux signes cliniques sont associés à la maladie de Cushing, comme par exemple :

  • Fourbures récurrentes ;
  • Pelage anormal -> hirsutisme : d’une légère modification du mode de mue à l’apparition d’un pelage long (jusqu’à 10 cm), épais et ondulé. Une mue tardive du pelage d’hiver est souvent constatée ;
  • Ventre gonflé ou très creux, perte de masse musculaire et amaigrissement ;
  • Appétit excessif ;
  • Transpiration excessive ;
  • Baisse des performances ;
  • Troubles neurologiques ;
  • Augmentation de la boisson et de la miction : le cheval urine plus souvent ;
  • Léthargie ;
  • Dysfonctionnement du système immunitaire : abcès, infections cutanées et respiratoires, maladies dentaires ;
  • Présence d’un dépôt anormal de graisse au-dessus de l’œil (plus rare).

 

Il est bien évident que si vous repérez un ou plusieurs de ces symptômes, il faut penser à consulter votre vétérinaire sans tarder. Rien ne vaut un avis médical !

 

maladie cushing chez le cheval

Les différentes causes du syndrome de Cushing

 

La PPID est une maladie dégénérative progressive de l’hypophyse. Tous les chevaux peuvent développer la maladie de Cushing équine, mais certains facteurs peuvent influencer la probabilité de développer cette maladie. Voici les 2 principaux :

  • L’âge : la maladie de Cushing cheval touche principalement les chevaux âgés. Un cheval sur cinq âgé de plus de 15 ans est atteint de la maladie de Cushing.
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  • La race : la maladie de Cushing semble être plus fréquente chez les races indigènes et moins chez les pur-sang. Cette information doit donc être prise en compte lorsque vous décidez d’acheter un cheval.

 

Comment la diagnostiquer ?

 

Dans les cas classiques (poney âgé atteint d’hirsutisme et de fourbure récurrente), le diagnostic de la maladie de cushing peut être posé sans qu’il ne soit nécessaire de réaliser de test. Mais tous les cas de Cushing ne présentent pas de signes cliniques évidents.

Lorsque la maladie de Cushing est suspectée, votre vétérinaire peut réaliser des tests, en voici les détails :

 

  • La mesure de l’ACTH au repos

Le test le plus courant consiste à mesurer l’ACTH au repos. Il s’agit d’un prélèvement sanguin unique qui donne des résultats relativement fiables et qui permet de suivre l’évolution de la maladie une fois le traitement entamé. Avec ce test, le doute sur le diganostic de la maladie de cushing n’a pas de place.

 

  • Test de suppression de la faible dose de dexaméthasone.

Ce test consiste à prélever un échantillon de sang du cheval pour obtenir une mesure de base du cortisol circulant. Après la prise de sang, une dose de dexaméthasone est administrée dans le muscle.

La dexaméthasone est un stéroïde qui entraîne une suppression du taux de cortisol circulant. Chez les chevaux atteints de la maladie de Cushing, le corps est incapable de répondre correctement à l’injection et le taux de cortisol reste élevé.

Un deuxième échantillon de sang est prélevé environ 20 heures après l’injection de dexaméthasone. Si le taux de cortisol n’a pas diminué, le diagnostic de la maladie de Cushing cheval est posé.

 

Nous vous rappelons que ces actes médicaux doivent être réalisés par un professionnel de santé spécialisé dans les chevaux.

 

Soigner la maladie de Cushing cheval : quels sont les traitements ?

 

Malheureusement, il n’existe pas de traitement pour le syndrome de Cushing équin. Il est toutefois possible de minimiser les symptômes.

Le pergolide est le médicament le plus couramment utilisé contre la maladie de Cushing chez le cheval. Il permettrait de réduire jusqu’à 80 % la sévérité des signes observés chez le cheval Cushingoïde.

Certains chevaux peuvent avoir besoin d’être mis progressivement sous Prascend, car ce médicament peut entraîner une diminution de l’appétit.

Votre vétérinaire vous recommandera probablement de tester à nouveau les taux d’ACTH du cheval une fois que le médicament aura été administré pendant 1 à 3 mois, puis tous les 6 à 12 mois par la suite.

Il est important d’effectuer des contrôles sanguins réguliers pour s’assurer que la dose de Prascend est efficace et que la maladie clinique ne s’aggrave pas.

 

D’autres médicaments tels que la cyproheptadine et le trilostane peuvent également être administrés aux chevaux atteints du syndrome de Cushing si les résultats obtenus avec le pergolide sont décevants.

 

Par ailleurs, il est très important d’inspecter fréquemment les plaies et les signes d’infection de votre cheval.

Des visites régulières chez le maréchal-ferrant et des contrôles dentaires, ainsi que des vaccinations de routine et un programme de vermification sont essentiels pour garantir la santé des chevaux atteints de la maladie de Cushing.