La punition dans l’équitation est un phénomène marginal car la plupart des cavaliers souhaitent monter et s’amuser avec leur monture tout en obtenant un respect mutuel. Néanmoins, même à haut niveau, certains cavaliers pensent beaucoup trop aux performances avant le bien-être de l’animal. Il arrive alors que les punitions soient trop grandes pour l’animal et que la peur s’installe dans la relation cavalier/cheval.
D’où vient l’origine de la punition dans l’équitation ?
De nombreuses personnes ont déjà entendu dire qu’un cheval obéit s’il est dominé. En effet, il est courant d’entendre dans les centres équestres que la monture du nouveau cavalier va essayer de le « tester ». Malheureusement, de nombreuses rumeurs font croire que le cheval n’obéit que si nous ne nous laissons pas marcher sur les pieds. Ainsi, à cause de cette vision erronée du dressage équin, la punition est justifiée. En revanche, on oublie souvent que le cheval est un animal de troupeau, c’est-à-dire qu’il suit naturellement une hiérarchie et un leader. Une fois cette hiérarchie définie, l’animal est totalement docile. À l’état sauvage, l’étalon ne dirige pas son groupe en utilisant la domination.
Une relation de confiance et de respect donne envie au cheval de bien faire pour rendre son cavalier fier. Les aides naturelles nous permettent de nous faire comprendre auprès de notre équidé préféré sans passer par les cravaches et éperons.
Pour que le cheval associe la punition à la faute commise, il faut agir directement. En effet, l’animal comprend qu’une bêtise est faite seulement 2 secondes avant la punition, au-delà de ce délai, il n’arrive pas à faire le lien.
L’ajout d’un stimuli désagrégeable quand l’animal ne répond pas à vos demandes est une punition qu’il comprend rapidement. Par exemple, si votre cheval mord, vous lui tapotez le nez de manière à ce qu’il n’apprécie pas le geste, afin qu’il n’ait pas envie de le refaire.
Il est également possible de lui faire comprendre que son comportement n’est pas approprié en lui retirant ce qu’il trouve d’agréable. Par exemple, s’il prend l’habitude de taper du pied dès que sa nourriture arrive, faites demi-tour avec son fourrage, dès qu’il le fait.
Apprendre au cheval grâce aux aides naturelles
L’équitation classique est basée presque entièrement sur le renforcement à l’aide des punitions. C’est-à-dire que nous apprenons au cheval à nous obéir, à travers des stimuli qu’il n’apprécie pas : pour avancer nous serrons les jambes (parfois avec des éperons pour les plus lents), nous tirons sur la bouche pour s’arrêter, etc.
Cette technique de renforcement négative est certes efficace depuis des décennies, mais il est possible d’obtenir un bon apprentissage avec des méthodes plus douces. Ainsi, les aides naturelles sont suffisantes : l’assiette, les jambes, le talon, les mains, la caresse et la voix peuvent très bien diriger le cheval.
Que penser de la punition dans l’équitation ?
Comme chez l’homme, l’apprentissage ne peut pas être effectué sans punitions (il faut savoir ce qui est bien et ce qui est mauvais). Certaines techniques plus douces peuvent être adoptées. Il est primordial de savoir gérer le timing entre la demande et la punition. Cela peut se jouer à 2 secondes : si le cheval ne fait pas l’association entre son action et la punition, il ne peut pas associer le geste correctement.
L’éthologie peut être une approche permettant de mieux aborder ce système de punition dans l’équitation. En effet, avoir des connaissances sur les réactions du cheval, ses motivations et ses incompréhensions permet d’adapter nos comportements face à leurs « bêtises » et leur apprendre des nouvelles choses beaucoup plus facilement !
Attention cependant à ne pas basculer dans l’excès : la punition reste une petite violence qui, à force d’acharnement, peut nuire à la confiance fragile que l’animal place en nous. Afin de garder une relation saine et agréable avec sa monture, essayez de vous renseigner sur sa nature. Nombreux sont les cavaliers qui font des erreurs involontaires et inconscientes, puis, braquent l’apprentissage de leur cheval : apprenez à l’écouter !
Comment faire passer la punition positivement ?
Nos équidés préférés sont des animaux intelligents et imprévisibles. Ils apprennent extrêmement bien à partir du moment où le stimuli est bien dosé et est retiré au bon moment (quand le cheval répond positivement et qu’il effectue le comportement désiré).
Par exemple, si vous continuez à serrer les doigts sur les rênes et que vous provoquez un sentiment désagréable dans la bouche de votre cheval tandis qu’il avait répondu à votre action, il ne va pas comprendre que c’est effectivement ce que vous attendez.
Tout est une question de timing !